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L'offshore est aujourd'hui une pratique acceptée, même si elle reste relativement peu présente en France puisqu'en 2009 sa part était estimée autour de 5 % en valeur du marché des services informatiques. Certains cabinets de consultants prévoient une augmentation rapide : le Gartner estimait ainsi que la croissance du marché de l'offshore applicatif se situe à plus de 6% dans l'Hexagone en 2009. Crise oblige, les processus de délocalisation exercent donc un attrait indiscutable pour les SSII.
Premier avantage évident de la délocalisation, l'impact sur les coûts est bienvenu en période de restrictions : les charges salariales moins élevées profitent directement aux clients, qui mettent la pression sur les prix. Et désormais, le système ne fait plus peur aux donneurs d'ordre car les processus se sont fluidifiés de manière significative. Même si la culture du pays, autant que la langue, exercent un impact réel sur la conduite des projets. On le voit avec l'exemple de Capgemini, fort d'un effectif offshore qui dépasse celui de la société en France avec plus de vingt mille collaborateurs en Inde...mais dont 95 % travaillent sur des projets à destination des pays anglophones, Amérique du Nord en premier lieu ! Les différentes études sur le sujet indiquent que l'Inde pèse entre 30 et 40% du poids de l'offshore sur notre marché national – plus des deux tiers concernant les filiales indiennes de sociétés françaises, le reste pour des sociétés indiennes en direct. Même si cette part semble appelée à grimper, comme le montrent les groupes indiens tels que Tata ou Infosys qui ne font pas mystère de leur intérêt pour la France - qui ne représente que 1,5 % de leur chiffre d'affaire contre 67% pour les Etats-Unis- reste que pour l'heure, Roumanie, Pologne, Lettonie ou Ukraine figurent encore parmi les destinations de choix pour les équipes françaises. Sans doute grâce à leur manière de travailler dépourvue de gap culturel trop profond. Idem pour le Maroc et la Tunisie, d'autres destination « nearshore » qui ont en outre l'atout d'une langue commune. Une étude du cabinet Pierre Audoin Consultants montre d'ailleurs que 55 % des patrons d'entreprise préfèreraient faire appel à une SSII européenne pour gérer un projet comprenant de l'offshore.
De leur côté, les grandes SSII internationales ont sauté le pas depuis longtemps. Atos Origin, Logica, CGI ou CSC et bien sûr Capgemini avec son pari sur l'Inde. Pour le français Sopra Group, en revanche, la progression vers l'externalisation dans les pays à bas coût devrait être progressive, aussi l'entreprise ne prévoit-elle pas d'augmenter significativement ses embauches en Inde ou au Maroc. L'analyse de la pénétration historique ne peut que lui donner raison, même si la baisse drastique des coûts télécom constitue un levier non négligeable.
Au delà de l'aspect purement industriel, l'offshore comme le nearshore ont un impact social. Les ingénieurs français vivent parfois difficilement la concurrence avec des équipes délocalisées, qu'ils doivent contribuer à former au risque de devoir leur laisser la place plus tard. Rien d'étonnant à ce que les forums professionnels regorgent de messages protectionnistes ou révoltés... tous rédigés sur des ordinateurs ou des iPhone construits en Asie... Les détracteurs de l'offshore font également valoir les risques que prennent les sociétés qui délocalisent : transferts de technologies vers des pays comme la Chine, habituée à se montrer peu précautionneuse en matière de brevets, risques liés à la mauvaise compréhension ou à une qualité médiocre, avant d'évoquer l'élévation du niveau de vie de ces pays à moyen terme, qui provoquera inévitablement une hausse des coûts. Des critiques balayées avec dédain par les « mondialistes » qui rappellent qu'en 2020 la Chine sera le premier producteur de brevets au monde et que le niveau technique des programmeurs indiens n'a rien à envier à celui des français.
L'association professionnelle des informaticiens, le Munci, a fait de la lutte contre l'offshore un de ses chevaux de bataille, estimant qu'il s'agit là de « concurrence sauvage » qui « dévalorise le métier le plus noble de l'informatique, celui de développeur ». Le cabinet de consulting The Hackett Group ne lui donne pas entièrement tort, en estimant que les grandes entreprises mondiales auront perdu au total près de 1,4 millions d'emploi en backoffice entre 2008 et 2010, dont 630 000 rien que sur l'année 2009. Selon Michel Janssen, chargé d'études chez Hackett, cela s'explique aisément : « la croissance économique qui s'est évanouie sera lente à revenir, tandis que l'on assiste à une accélération de l'offshoring, combinée à des gains de productivité continus.» Il estime que les marchés émergents présentent des débouchés substantiels pour la croissance à venir, raison supplémentaire selon lui pour que « les nouvelles embauches se fassent en majorité en Inde et sur les marché à faible coût de main d'œuvre ».
Lakshmi Narayan, vice président de la SSII américaine Cognizant et ancien patron du syndicat des SSII indiennes, se place dans la même visée, lui qui déclarait début décembre au journal The Economic Times « du point de vue de la crise, nous sommes tirés d'affaire, sauf nouvelle surprise. Les problèmes du type de ceux vécus récemment par Dubaï n'auraient d'impact sur l'industrie de l'IT que s'ils se reproduisaient en d'autres endroits, réduisant alors la confiance des marchés financiers. Par ailleurs, la pression sur les prix qui s'est ressentie en Inde est maintenant apaisée, et les prix sont stables. Maintenant, nous devons mettre l'accent sur l'innovation, la formation et le recrutement. Nous devons nous concentrer sur le talent. ». En gros, le même discours que celui tenu en France comme ailleurs sur l'innovation et la compétitivité. Le cheval de bataille d'IBM, gros consommateur d'offshore, qui estimait dans son dernier rapport Global CEO Study que l'entreprise de demain est « avide de changement » et « révolutionnaire par nature », au point d'accepter de transformer radicalement son business model.
En attendant le grand soir, tout ne peut pas se faire en Inde ou en Ukraine. Les SSII française envoient le plus souvent vers l'offshore ce qui concerne la tierce maintenance applicative (TMA) ou maintenance logicielle, par exemple sur les système ERP (Enterprise Ressource Planing) ou bien les CRM (Customer Relationship Management) ainsi que le développement d'applications. Pour un éditeur, qui consacre généralement 10 à 20% de son chiffre d'affaire au développement de nouveaux produits ou fonctionnalités, la délocalisation n'est même plus un avantage compétitif, mais une obligation tant le système s'est banalisé. Refuser l'offshore reviendrait à se tirer une balle dans l'octet !
Autre process qui bénéficie du système, le BPO, ou Business Process Outsourcing, qui concerne plus particulièrement les problématiques de la paie, de la comptabilité-finance (F&A) voire des achats. Natalia, jeune comptable polonaise, gère ainsi à distance des équipes de saisie et de lettrage situées au Maroc pour le compte d'un client belge qui passe par une SSII française... Un véritable système distribué.
Résistant encore et toujours, conseil, étude et assistance technique poussée restent le plus souvent localisés « onshore », comme tout ce qui comprend une interaction avec le client : depuis le contact utilisateur jusqu'au déploiement et à la formation, en passant par l'analyse détaillée. Des éléments qui pour être bien compris demandent une approche métier en profondeur du marché concerné ainsi qu'une culture du pays. Pourtant, IBM, encore lui, estime que même ces activités peuvent faire l'objet d'offshoring : d'après Michele Curry, la patronne au nom prédestiné du service « Intégration mondiale du changement » il suffit d'envoyer quelques consultants rencontrer le client pour déterminer l'envergure et les paramètres du projet, puis de les renvoyer dans leur centre de services, ou ils piloteront le projet à distance avec le client grâce à la vidéoconférence. Plus de limites !
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